Guinée : L’État réclame 20 milliards GNF à l’ancien Premier ministre Kassory Fofana

Dans un développement judiciaire qui retient l’attention de toute la Guinée, l’État guinéen a officiellement engagé des poursuites contre l’ancien Premier ministre, Dr Ibrahima Kassory Fofana. Selon les informations parvenues à notre rédaction, l’Agence nationale de lutte contre la corruption et les infractions économiques et financières (ANLCIEF) a présenté une requête devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), exigeant une compensation financière significative.
Les réclamations de l’État
L’État réclame un montant principal de 15 milliards de francs guinéens (GNF), en plus de 5 milliards de GNF au titre de dommages et intérêts. Ces sommes colossales sont justifiées, selon les autorités, par des actes présumés de détournement de fonds publics et de malversations financières reprochés à l’ancien chef du gouvernement.
Cette affaire s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne de lutte contre la corruption et l’impunité, menée par le gouvernement de transition. Depuis son arrivée au pouvoir, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a promis de mettre fin aux pratiques de mauvaise gouvernance qui ont longtemps terni l’image de la Guinée.
Les accusations contre Kassory Fofana
Dr Ibrahima Kassory Fofana, qui a occupé le poste de Premier ministre sous la présidence d’Alpha Condé, est accusé de détournements massifs de fonds publics pendant son mandat. Les autorités judiciaires lui reprochent d’avoir abusé de sa position pour s’enrichir illégalement, au détriment du trésor public.
L’ancien Premier ministre, qui clame son innocence depuis son arrestation en avril 2022, considère ces poursuites comme étant motivées par des raisons politiques. Ses avocats dénoncent une « persécution judiciaire » et affirment que leur client est victime d’un « règlement de comptes ».
Une lutte anticorruption sans précédent
La CRIEF, organe spécialisé dans les affaires de corruption, est au cœur de cette bataille pour la transparence. Plusieurs anciens hauts fonctionnaires, ministres et proches de l’ancien régime ont été traduits devant cette juridiction. Pour le gouvernement de transition, ces poursuites visent à restaurer la confiance des citoyens dans les institutions et à assainir les finances publiques.
Les prochaines étapes
Le dossier de Kassory Fofana est actuellement en cours d’examen par la CRIEF. Les audiences à venir seront déterminantes pour clarifier les faits et établir les responsabilités. Si les accusations sont confirmées, l’ancien Premier ministre pourrait être contraint de rembourser les montants réclamés et faire face à des peines de prison supplémentaires.
Cette affaire reste suivie de près par les observateurs nationaux et internationaux, qui s’interrogent sur l’impact de ces initiatives sur la gouvernance et la stabilité politique en Guinée.
Un message fort contre l’impunité
Pour le gouvernement de transition, cette affaire est un signal fort envoyé à tous les responsables publics. Elle marque la volonté d’instaurer une nouvelle ère de gestion transparente et responsable des biens publics. Cependant, les critiques soulignent que la lutte contre la corruption ne doit pas servir de prétexte à des règlements de comptes politiques.
Les Guinéens, eux, attendent avec impatience la vérité sur cette affaire emblématique.
La Rédaction Politique