Violence conjugale : Une vingtaine d’ONG soutiennent Djelikaba Bintou et exigent des poursuites judiciaires contre Azaya.

DÉCLARATION DE PRESSE
Guinée: face à la montée des violences conjugales, il est temps d’agir
Les violences conjugales prennent une ampleur inquiétante en Guinée, avec une recrudescence des cas récents ayant conduit, dans plusieurs situations, à des issues tragiques. Le dernier drame en date, impliquant l’artiste guinéenne Djelikaba Bintou, victime d’une agression d’une extrême brutalité de la part de son époux, Azaya, illustre la gravité de ce fléau. Les images qui circulent témoignent d’une violence insoutenable, constituant une violation flagrante des droits humains.
Ces violences ont des répercussions dévastatrices sur les victimes, leurs familles et la société dans son entièreté. Elles perpétuent un climat de peur, privent les femmes et les filles de leurs droits fondamentaux et entravent le développement social et économique du pays.
Nous exprimons notre profonde indignation face à l’augmentation de ces actes de violence perpétrés dans un climat d’impunité préoccupant.
Ces actes inhumains et barbares, constituent une atteinte grave aux droits humains et posent une menace croissante pour les femmes et les filles de Guinée.
Nous les condamnons avec la plus grande fermeté et sollicitons des autorités leur pleine implication afin de traduire les auteurs devant les juridictions compétentes.
De ce fait, nous demandons également :
• Une mise en branle de l’action publique par le Procureur de la République afin de garantir la justice à la victime;
• La mise en œuvre immédiate de mesures de protection pour sécuriser les femmes et les filles;
• La création de dispositifs de soutien médical, psychologique et juridique pour les victimes et leurs proches.
Nous rappelons à l’État guinéen ses engagements inscrits notamment dans le code pénal :
Article 239: Punit de 16 jours à 2 ans d’emprisonnement et d’une amende de 500 000 à 1 000 000 de francs guinéens toute personne ayant volontairement porté des coups ou fait des blessures entraînant une incapacité de travail de moins de 20 jours.
Article 241: Si ces actes causent une incapacité de travail de plus de 20 jours, la peine est de 2 à 5 ans d’emprisonnement et une amende de 1 000 000 à 3 000 000 de francs guinéens.
Article 242: Lorsque les violences entraînent des mutilations, amputations ou infirmités permanentes, la peine est une réclusion criminelle de 5 à 10 ans.
Article 243: Si les coups ou blessures volontaires entraînent la mort sans intention de la donner, la peine est une réclusion criminelle de 5 à 20 ans.
Nous lançons un appel à une mobilisation nationale autour du hashtag
#BalanceLe afin de mettre un terme à ces atrocités.
Nous réaffirmons notre détermination à :
Œuvrer pour un avenir où les femmes et les filles de Guinée vivront dans un environnement sûr, digne et respectueux de leurs droits humains;
• Accompagner les victimes dans leur quête de justice.
Fait à Conakry, le 3 avril 2025
Ont signé: CJFLG; Malaff; Amazones de la Presse Guinéenne; FCG;Femme Talent; FFDD;AAJFAG;REPRODAFH;EFFAG;AFELDGUI; AAJED; IJBFE;CODD; Cejefi-balig; RJLG; Femme Tech Innovante; Agir pour la Santé Sexuelle en Guinée; GRIF; WAFRICA; AMALI; ADF; Filles et Femmes pour un Avenir Meilleur; Avenir des Femmes et Enfants de Guinée.