Arrestation de Foniké, publication partielle des résultats des examens nationaux: Entretien exclusif avec le Président de LDRG

Dans une interview exclusive accordée notre rédaction politique cette semaine, le Président de l’UDRG Mamadou Oury Diallo s’est exprimé sur plusieurs sujets brûlant de l’actualité socio-politique de la Guinée. Face à la crise crise politique, se joint sa voie à celles des acteurs de la société civile pour inviter les autorités de la transition à garder la sérénité et à se conformer aux lois et procédures qui s’imposent en la matière.
𝟏) 𝐁𝐨𝐧𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐌𝐨𝐧𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫! 𝐏𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐧𝐭𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚̀ 𝐧𝐨𝐬 𝐥𝐞𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬?
Bonjour! Mes salutations fraternelles à vos fidèles lecteurs.
Je me nomme Mamadou Oury Diallo. Sur le plan académique, j’ai complété de hautes études en finance quantitative au Maroc et en Amérique du Nord, notamment au Canada. Sur le plan professionnel, je suis un expert dans le monde de la finance avec une expérience d’une quinzaine d’années dans les plus grandes institutions financières au Canada.
Parallèlement à mon parcours académique et professionnel, j’ai également toujours été engagé dans la vie associative et politique. Je suis le Président du parti dénommée « La Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée (LDRG) ». Avec la LDRG, nous portons une vision nouvelle et une ambition saine pour notre patrie, la Guinée.
Finalement, je suis également un auteur. J’ai publié mon plus récent ouvrage le 17 mai 2024. Il s’agit d’un ouvrage autobiographique avec un style littéraire nouveau. L’ouvrage est intitulé « Destin ».
𝟐) 𝐐𝐮𝐞𝐥𝐬 𝐫𝐞𝐠𝐚𝐫𝐝𝐬 𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐫𝐧𝐢𝐞𝐫 𝐝𝐞́𝐯𝐞𝐥𝐨𝐩𝐩𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥’𝐚𝐜𝐭𝐮𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐨-𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐲𝐬?
Sur le plan social, d’abord j’observe que le pays est à l’heure des examens de fin d’année scolaire. J’observe que les autorités de la transition fournissent les efforts nécessaires pour maintenir le cap du redressement de l’école guinéenne. Ceci est très appréciable. Je profite pour féliciter les enfants qui ont réussi aux examens, et pour encourager les autres à redoubler d’efforts pour la prochaine fois. L’échec scolaire n’est pas une fatalité. Souvent c’est la meilleure chose qui puisse arriver à un enfant. Car c’est peut être l’occasion d’un déclic pour l’enfant.
De même, toujours sur le plan social, nous ne sommes pas inattentifs au travail de la police et de la gendarmerie dans la lutte contre les trafics de stupéfiants et le démantèlement de gangs qui sèment la terreur dans certains quartiers au pays. Ils méritent soutien et félicitations pour continuer ce travail remarquable en matière de sécurité.
Finalement , sur le plan social, j’observe que la desserte en électricité, les accidents sur nos routes, et l’emploi des jeunes continuent à être un défi pour le gouvernement. Je suis convaincu que des solutions existent pour ces problèmes sociaux. Donc j’encourage le gouvernement à sortir des sentiers battus et à être inventifs pour trouver les solutions conjoncturelles qui s’imposent.
Sur le plan politique, j’observe un status quo qui devient de plus en plus nuisible à la transition. Les frustrations grandissent dans plusieurs camps politiques à cause du manque de concertation et d’un dialogue politique pleinement inclusif et sincère. Cette situation n’est pas à l’avantage de notre pays.
𝟑) 𝐃𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐚𝐦𝐚𝐫𝐚𝐝𝐞𝐬 𝐅𝐨𝐧𝐢𝐤𝐞́ 𝐌𝐞𝐧𝐠𝐮𝐞̀, 𝐁𝐢𝐥𝐨 𝐞𝐭 𝐂𝐢𝐬𝐬𝐞́ 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐚𝐫𝐫𝐞̂𝐭𝐞́𝐬 𝐞𝐭 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐮𝐢𝐭𝐬 𝐚̀ 𝐮𝐧𝐞 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐢𝐧𝐜𝐨𝐧𝐧𝐮. 𝐂𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐧𝐚𝐥𝐲𝐬𝐞𝐫 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐬𝐢𝐭𝐮𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧?
Tout d’abord, je tiens à rappeler que mon parti, la LDRG, depuis le 5 septembre 2021, s’est résolument inscrit dans une logique d’apaisement afin, non seulement de permettre la mise en œuvre et la réussite des grandes reformes de la transition, mais aussi, pour réconcilier notre nation et garantir un retour apaisé à l’ordre constitutionnel dans notre pays.
À ce stade de la transition nous estimons donc que, pour préserver les acquis de la transition et avancer dans l’apaisement vers le retour à l’ordre constitutionnel, toutes les parties prenantes au processus de transition en Guinée doivent faire preuve de retenue et de sagesse.
De ce fait, il est totalement inapproprié d’interpeller des acteurs de la société civile en dehors des lois qui s’imposent en la matière. Je joins donc ma voie ici à celles des acteurs de la société civile pour inviter les autorités de la transition à garder la sérénité et à se conformer aux lois et procédures qui s’imposent en la matière.
De la même manière, j’invite les acteurs de la société civile à ne prendre aucune action susceptible de remettre en cause les acquis de la transition.
Nous avons encore une marge de manœuvre pour rapprocher les positions des différentes parties prenantes afin de terminer la transition dans de bonnes conditions. C’est en cela que mon parti, la LDRG, a proposé un Accord Politique Global susceptible de décrisper le climat politique et nous conduire dans l’apaisement à bon port. J’invite l’ensemble des parties prenantes, y compris les autorités de la transition, à s’approprier le contenu de cet Accord Politique Global proposé par la LDRG.
𝟒)𝐔𝐧𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐬𝐞𝐫𝐢𝐞 𝐦𝐚𝐧𝐢𝐟𝐞𝐬𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐥𝐞 𝐞𝐭 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐚𝐧𝐧𝐨𝐧𝐜𝐞́𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝟑𝟎,𝟑𝟏 𝐞𝐭 𝟏𝐞𝐫 𝐚𝐨𝐮̂𝐭. 𝐄𝐬𝐭-𝐜𝐞 𝐨𝐩𝐩𝐨𝐫𝐭𝐮𝐧𝐞 𝐬𝐞𝐥𝐨𝐧 𝐯𝐨𝐮𝐬? 𝐉𝐮𝐬𝐭𝐢𝐟𝐢𝐞𝐳 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐫𝐞́𝐩𝐨𝐧𝐬𝐞.
Encore une fois, autant j’appelle les autorités de la transition à garder la sérénité et à agir en respect des lois et règlements, autant j’invite la société civile guinéenne à éviter toute action susceptible de remettre en cause les acquis de la transition.
Des manifestations politiques pacifiques sont certes un droit légitime des populations, cependant il faut savoir se retirer pour donner la chance aux mécanismes de dialogue et de médiation.
C’est la raison pour laquelle je réitère mon invitation aux autorités de la transition à ouvrir immédiatement un dialogue politique pleinement inclusif afin de rapprocher les positions des différentes parties prenantes par rapport au plan de match de sortie de la transition.
Nous devons coûte que coûte éviter de retomber dans le cycle tragique des “manifestations-répressions” qui n’a pour résultat que d’endeuiller nos familles. Nous devons tirer les leçons du jugement des crimes contre l’humanité de septembre 2009. Les tueries ne sont plus tolérables et acceptables. Voilà pourquoi, de part et d’autre, j’appelle à la sagesse, à la retenue, et au dialogue.
𝟓)𝐋𝐞 𝐦𝐚𝐧𝐪𝐮𝐞 𝐝’𝐞́𝐥𝐞𝐜𝐭𝐫𝐢𝐜𝐢𝐭𝐞́ 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐢𝐬𝐭𝐞 𝐞𝐧 𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞. 𝐃𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐧𝐢𝐟𝐞𝐬𝐭𝐚𝐧𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐬𝐩𝐨𝐫𝐚𝐝𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐬𝐮𝐫𝐠𝐢𝐬𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐮𝐧 𝐩𝐞𝐮 𝐩𝐚𝐫 𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬. 𝐐𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐬𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐫𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐢𝐬𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬?
Effectivement, nous observons une colère sociale qui monte par rapport au manque d’électricité dans le pays.
Par rapport à ce point, il faut tout d’abord reconnaître que cette colère citoyenne est totalement légitime. Nous sommes en 2024. Avec toutes les richesses dont dispose notre pays, il est totalement inacceptable que jusqu’aujourd’hui les populations n’aient pas accès à une fourniture d’électricité stable.
Cela dit, il faut aussi souligner le fait que l’instabilité dans la desserte en électricité est causée à la fois par une mauvaise gestion, et des contraintes externes liées à l’assèchement des cours d’eau.
Face à cette situation, il faut des mesures de court terme et des mesures de long terme.
Ce qui est demandé au gouvernement de transition, c’est surtout de mettre l’accent sur les mesures de court terme afin de soulager les populations le temps qu’un gouvernement civil démocratiquement élu et mieux préparé soit investi au bout de la période de transition afin d’engager les grandes reformes en matière de politique énergétique pour notre pays.
Parmi les mesures à court terme, le gouvernement avait récemment opté pour l’interconnexion avec l’un des pays voisins. Mais nous voyons que cela ne fonctionne pas comme prévu. Donc la solution à court terme doit être de combiner l’interconnexion avec le pays voisin avec le bateau thermique et l’énergie solaire. Nous proposons par exemple que le gouvernement rembourse 50% des frais d’installation de l’énergie solaire pour toutes les familles qui optent pour cette solution.
Au total, à court terme, pour le temps qui reste au cours de cette transition, il est vrai que cette combinaison va coûter relativement cher à l’État, mais c’est le prix à payer à court terme pour répondre aux attentes des populations en matière de desserte en électricité.
Après la période de transition, un gouvernement civil démocratiquement élu pourra s’atteler à une réponse structurelle et de long-terme à cette question.
Je vous remercie.
Entretien réalisé par la Rédaction Politique